Les meilleurs choix d’outils d’occasions de sculpture sur bois

Pourquoi les meilleurs outils pour travailler le bois sont anciens ?

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Pourquoi les meilleurs outils pour travailler le bois sont anciens ?

 

Addis, Coulaux, Henry Taylor, Ward & Payne, Scharwaechter : ces marques estampillées sur un ciseau à bois ou une gouge sont garantes d’outils pour travailler le bois de qualité supérieure. Professionnels et amateurs le savent, c’est un investissement au (très) long terme : ces outils ont traversé les âges. Mais savez-vous pourquoi ? Plongez dans l’Histoire des forgerons de l’outillage bois pour le découvrir !

 

Angleterre : la tradition familiale des outils de travail du bois

Addis of London : proche de leur client, proche de l’excellence

Pour retrouver l’origine des outils Addis, historiens et passionnées recoupent les sources.

Ils ont retrouvé des publicités qui vantent la tradition de la famille « établie en 1717 ». Vantardise ou faits historiques ? On ne le saura peut-être jamais. Si c’est la vérité, dix générations de Addis ont été fabricants d’outils pour travailler le bois.

En 1792, Samuel Addis travaillait à Church Street, Deptford, un quartier au sud-est de Londres. Il a probablement côtoyé le sculpteur sur bois de renom Grinling Gibbons ! Lui aussi vivait à Deptford en ce temps-là.

 

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Sculpture d’un encadrement de Grinling Gibbons

 

Samuel Addis est probablement l’oncle des célèbres S.J et S.B Addis.

Du 17ᵉ au 19ᵉ siècle, Deptford accueillait le chantier naval royal. Cette zone fourmillait d’artisans, de forgerons, d’ateliers et de magasins d’usine. Charpentier de marine, mais aussi sculpteur, menuisier et ébéniste habitaient côte à côte dans ce quartier ouvrier.

Cette proximité a permis une collaboration étroite. Les artisans du bois testent l’outillage, puis donnent leur avis aux forgerons Addis. Ils perfectionnent ainsi leurs créations pour fournir à leur client des outils toujours plus adaptés à leur besoin.

Les frères Samuel Joseph Addis (S.J) et Samuel Bacon (S.B) Addis perpétue la tradition. Ils ont chacun leur boutique et forge dans les années 1850.

Les recherches historiques évoquent des publicités dans lesquelles S.J Addis prétend être « le seul inventeur des outils de sculpteurs améliorés exposés à la Grande Exposition de 1851 ». Or 1851 est une médaille Prize Medal décernée à J.B Addis. Ce dernier remportera un autre médaille en 1862.

Héritage familial et proximité avec les clients : voilà qui explique, en partie, la qualité exceptionnelle des outils de la famille Addis.

C.Hill, Marples, H.Taylor, Herring : entre concurrence et partage de savoir-faire

D’autres gammes d’outils pour travailler le bois sont connues pour leur qualité professionnelle. C. Hill, Marples, Taylor, Herring… Ces outils forgés à la main font partie du palmarès des meilleurs outils de sculpture.

Ces fabricants étaient implantés à Sheffield. À 50km à l’est de Manchester, ce petit village, maintenant devenue une ville, abrite durant le 19ᵉ siècle un nombre impressionnant de fabricants d’outils de qualité.

 

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Photographie des ateliers Marples en 1920

 

Cette concentration était source de concurrence, mais aussi de partage de savoir-faire. Deux facteurs qui poussent au progrès ! Chacun cherchant à dépasser son voisin, ou bien en s’aidant des observations faites sur son travail.

La connaissance de l’outil manuel et des matériaux, transmise aux fils des générations, était immense. Acheter un rabot à angle produit dans un atelier familial de Sheffield cultive l’héritage de ce temps passé. En plus d’être un produit solide et durable !

 

Ward & Payne : l’entreprise industrielle achète et embauche

David Ward était spécialiste des outils de coupe, fabricant dès 1803 à Sheffield.

Il est rejoint par son fils en 1837, puis par Henry Payne en 1845. La célèbre société Ward & Payne, à la marque WP et ses marteaux croisés sur une enclume, est née. Elle se concentre sur les outils de sculpture sur bois : ciseaux à bois et gouges.

James Bacon Addis se délocalise à Sheffield en 1863. Car malgré sa médaille de 62, il fait faillite l’année suivante. Mais JB Addis continuera à fabriquer des outils pour travailler le bois chez d’autres marques, notamment Ward & Payne.

Il rompt avec W&P en 1874, et estampillera désormais ses outils : J.B. Addis & Sons.

En 1870, Samuel Joseph Addis, son frère, décède. Ward & Payne achète les droits de la marque S.J ADDIS OF LONDON. La firme vendra des outils de sculpture portant cette estampe et profitera sa réputation jusqu’en 1960.

Les ventes ont augmenté grâce à l’essor industriel rapide au tournant du 18et 19e siècle. Les machines ont été utiles pour produire une large gamme de pièce à moindre coût, mais au prix des productions familiales.

Ward & Payne doit sa prospérité à plusieurs éléments : le renommé James Bacon a forgé des outils pour eux, et le rachat des droits du nom SJ Addis. De plus, c’est une famille qui a su prendre le tournant de l’ère industrielle.

 

Alsace : héritage, apprentissage et migration des savoirs-faire anciens

Coulaux : après les armes et la fonderie, des outils pour travailler le bois 

La marque Coulaux ? Un nom français, qui remonte à l’aube du XIXe siècle.

Les frères Jacques et Julien Coulaux possédaient plusieurs sites dans l’est de la France : fonderie, forge et fabrique. Les métaux n’avaient aucun secret pour eux.
Les archivers d’alsace parlent de « dynastie du fer » !

Après les armes, ils se diversifient dans les outils de taillanderie et la quincaillerie.

De 1801 à 1938, sous Napoléon, ils dirigent la Manufacture d’Armes Blanches de Klingenthal. En 1818, ils créent la société et l’usine « Coulaux ainés et cie » à Molsheim.

Ils auraient attiré, à grands frais, les meilleurs ouvriers d’Allemagne pour travailler dans leur forge. C’était le moyen de développer l’industrie métallurgique française, dont le marché était jusqu’alors dominé par les fabriques allemandes.

Les Coulaux sont présents à l’exposition universelle de Londres en 1851. Face aux Addis !

Bien que les Addis remporte la Prize Medal, le savoir-faire français est remarqué. Voici les mots d’un visiteur de l’exposition, traduit de l’allemand :

« Les exposants français n’étaient pas très nombreux dans la salle des outils, mais leurs produits n’en méritent pas moins d’être salués. En dehors des belles scies présentées par Coulaux, à côté des produits de leur fabrique d’armes, deux fabriques d’outils et plusieurs fabricants de limes sont à mentionner. »

Goldenberg : venu d’Allemagne au service dans les forges alsaciennes

Guillaume Goldenberg et son fils Gustave font partie de ces ouvriers spécialisés venus d’Allemagne pour forger chez Coulaux. Plus exactement de Remscheid, dans la région Rhénanie-du-Nord/Wesphalie, connue depuis des siècles pour sa tradition en métallurgie.

Goldenberg & cie, la célèbre marque à l’œil, naîtra en 1850, sous l’impulsion du fils, Gustave Goldenberg.

 

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Sceau Goldenberg sur une lame de rabot

 

Le père, Guillaume, orchestre le projet des Coulaux et guide la migration des ouvriers allemands et de leur savoir-faire. Il travaillera avec Coulaux dans ce but pendant de nombreuses années.

Scharwaechter : employé de longue date chez Coulaux 

Alferd Scharwaechter a longtemps travaillé pour Coulaux. Est-il descendant des artisans allemands venus forger pour Coulaux ? L’histoire ne le dit pas.

Il fonde son entreprise en 1930, et le premier site à Molsheim. Les ciseaux à bois et les gouges signés Scharwaechter sont prisés pour leur forme et leur diversité : de la sculpture fine aux travaux de menuiserie ou de charpente. Son sigle à l’époque : une feuille de chêne.

En 1936, A. Scharwaechter obtient la médaille de vermeil et la palme de bronze au concours national du meilleur artisan de France ! Son gendre, Jacques Muller, prend sa succession en 1947.

Son secret : il a perfectionné sa technique de fabrication d’outils pour travailler le bois pendant ses 30 ans chez Coulaux.

Japon : rabots, bédane et ciseaux à bois, outils pour travailler le bois avec précision

L’héritage des forgerons de sabres

L’excellence japonaise des outils à bois a des racines très anciennes. Depuis des siècles, les artisans perfectionnent les lames des célèbres katanas.

Lorsque l’ère des samouraïs a pris fin au 19ᵉ siècle, des artisans comme Tsuchida Kōzō ont appliqué leur savoir-faire pour réaliser des outils pour travailler le bois. Les ciseaux (nomi) et les rabots (kanna), par exemple, sont forgés avec la précision et les techniques semblables, comme le laminage de l’acier.

La rigueur du travail du bois

Au Japon, le travail du bois est bien plus que de simple fabrication artisanale : c’est un art noble.

 

 

 

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« Rues bordées d’Udatsu », Mino-cho, Mino-shi, préfecture de Gifu, Japon

 

Les menuiseries traditionnelles, comme les temples ou les maisons minka, nécessitent une précision extrême. Car les assemblages de pièces de bois sont réalisés sans utiliser de clous ni de vis. Les outils japonais ont été produits dans le but de répondre à ces exigences : des coupes parfaites et un contrôle inégalé. Une pièce de bois mal coupée et son utilisation est impossible.

Ils sont également adaptés aux matériaux locaux : le bois de cèdre et de cyprès.

Cette quête de perfection, associée à des siècles de transmission du savoir-faire, font des outils japonais des références absolues dans le monde entier. Scie japonaise et bédane sont particulièrement utiles pour appliquer le plan au pied de la lettre.

Conclusion, pourquoi les meilleurs outils pour travailler le bois sont anciens

Les forgerons anglais Addis habitaient à côté de leur client. Ces échanges réguliers ont permis de perfectionner leurs outils pour travailler le bois. À Sheffield, concurrence et partage ont poussé les artisans à se surpasser.

Les entreprises Coulaux, déjà connaisseurs du métal, ont attiré les talentueux forgerons allemands. C’est ainsi que Goldenberg est arrivé en France, ainsi que les talentueux forgerons de Remsheid. Scharwaechter a pratiqué son art de longue année chez Coulaux avant de se mettre à son compte.

Au Japon, c’est une tradition très ancienne qui lie les artisans du bois et ceux de la forge. La précision indispensable aux constructions traditionnelles avait besoin des outils les plus performants. Dans le respect du savoir-faire transmis de génération en génération, ils perpétuent connaissance et technique au service de l’excellence.

La boutique ThéoTopOutils prend soin des savoirs-faire et leur histoire. Cette petite entreprise de passionné rassemble, restaure et aiguise ces outils pour travailler le bois. Contactez-nous pour en savoir plus sur ces outils artisanaux et pour des conseils personnalisés !

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